@Lorien_Angmar: Je viens de prendre un rdv pour me faire installer la fibre. Ăa me rappelle que la derniĂšre fois que j’ai reçu un technicien pour la fibre, il m’est arrivĂ©e une histoire qui rĂ©sume Ă elle-seule l’inutilitĂ© de ma vie.
@Lorien_Angmar: J’avais 19 ans. J’Ă©tais jeune et belle (non), et heureuse d’avoir la fibre chez moi. J’accueille le technicien, je vous passe les dĂ©tails, bref. Il part chercher un truc dans sa voiture. Je laisse la porte de l’appart grande ouverte pour qu’il puisse circuler comme il veut.
@Lorien_Angmar: Le mec revient, et lĂ SURPRISE : il est pas tout seul. Un mec le suit, un grand black, qui enlĂšve ses chaussures avant d’entrer dans mon appart. Comme le technicien ne disait rien, je me suis dit que c’Ă©tait un collĂšgue Ă lui et je le laisse rentrer.
@Lorien_Angmar: (Vous le sentez lĂ , que c’Ă©tait une gigantesque erreur ?)
@Lorien_Angmar: Le technicien repart dans ma chambre faire son installation, et son collĂšgue chelou restait dans le couloir Ă me regarder. Sans rien dire. Du coup je disais rien non plus. Mais je commençais Ă me demander pourquoi y’avait besoin d’ĂȘtre deux pour rien foutre.
@Lorien_Angmar: Et lĂ , le mec parle enfin. D’une voix toute douce, il me lĂąche : “Tu pourrais me faire un thĂ© ? Il me faut du thĂ© lĂ .” Il avait l’air totalement dĂ©foncĂ©. Je bloque un peu, et il me lĂąche : “Ou une pipe hein, si c’est possible.” Moi: DU THĂ C’EST BIEN DU THĂ JE VAIS FAIRE DU THĂ.
@Lorien_Angmar: Donc lĂ , je pars faire chauffer une casserole pour le thĂ©, avec des yeux encore plus mĂ©fiants que Pouletto. Me demandez pas pourquoi je l’ai fait, j’Ă©tais dĂ©munie. Y’avait Bob Marley pieds nus dans mon couloir qui voulait du thĂ©, alors j’ai fait du thĂ©.
@Lorien_Angmar: ET LĂ MEILLEUR MOMENT DE MA VIE. Le technicien sort de ma chambre en me disant : “J’ai bientĂŽt fini”. Il voit le gars chelou assis dans ma cuisine avec son thĂ©, mon air paniquĂ©, il me prend Ă part, et il me dit : “Mais il est Ă©trange votre ami, vous avez besoin d’aide ?”
@Lorien_Angmar: COMMENT ĂA “MON” AMI ?! (Je suis en train de rigoler nerveusement en l’Ă©crivant mais Ă ce moment lĂ je rigolais pas du tout)
@Lorien_Angmar: Et je lui fais : “Mais… Je croyais qu’il Ă©tait avec vous”. Le technicien me dit non, et lĂ on se retourne tous les deux vers le gars en mode : “Si il est pas Ă vous ni Ă moi, QUE FAIT CET HOMME DANS CETTE CUISINE ?”
@Lorien_Angmar: Le technicien me dit : “Bon je vais appeler la police dans le salon, et vous allez lui parler en attendant, pour pas qu’il rĂ©agisse mal.” Je prends mes balls Ă deux main, j’y vais, il Ă©tait toujours en dĂ©tente totale avec son thĂ©. Je lui demande ce qu’il fait lĂ .
@Lorien_Angmar: Le gars m’explique en environ 5min vu le niveau de dĂ©fonce : “Bah j’ai frappĂ© Ă toutes les portes, mais personne voulait m’ouvrir, et puis j’ai vu votre porte ouverte et vous m’avez laissĂ© rentrer.” J’Ă©tais donc tombĂ© sur Boucle d’or, version creepy.
@Lorien_Angmar: Sachez que le meilleur moment est Ă venir. Je lui demande ce qu’il fait dans le quartier, et il me dit en toute dĂ©contraction : “Je traĂźne autour des universitĂ©s, pour vendre ma came, c’est hyper rentable. Des fois je trouve mĂȘme des filles qui font le job”
@Lorien_Angmar: Les filles qui font le job : “des meufs qu’il fait prostituer.” Avec le technicien qui m’avait rejoint aprĂšs son appel, on Ă©tait lĂ : “Ah oui, intĂ©ressant”. Y’A UN GARS QUI RENTRE CHEZ MOI ET C’EST LE DODO LA SAUMURE DU QUARTIER VERSION DĂFONCĂ. C’est ça, ma vie.
@Lorien_Angmar: Et lĂ , les flics rappellent mon technicien, ils sont en bas de mon immeuble. Le technicien me fait un signe de tĂȘte, je comprends. Je dis au gars : “Venez on descend, on va vous raccompagner, vous avez l’air fatiguĂ©.” Le gars remet ses chaussures et nous suit. NORMAL. DĂTENTE.
@Lorien_Angmar: J’arrive en bas, les flics nous attendent, je sors en courant et je hurle : “IL EST DANS LE HALL, FAITES UN TRUC, ARRETEZ LE, C’EST UN MALADE” Le self-control, c’est moi. Et lĂ , je me mets Ă pleurer, pour couronner le tout.
@Lorien_Angmar: Les flics vont voir le gars, le technicien leur explique la situation, ils l’embarquent sans poser de questions (vous allez comprendre aprĂšs, c’est magique). Et les flics commencent Ă m’interroger. Enfin ils essayent, les pauvres.
@Lorien_Angmar: Je pleurais toutes les larmes de mon corps, impossible de m’arrĂȘter. Les flics Ă©taient inquiets : “Il vous a agressĂ©e ? ViolĂ©e ? Il vous a demandĂ© de faire des choses ?” Moi : DU THĂ ! *pleure de plus belle*
@Lorien_Angmar: Et lĂ , un flic me dit cette phrase magique : “Vous pleurez parce qu’il vous a demandĂ© de faire du thĂ© ?” BAH OUI CONNARD, Y’A UN INCONNU QUI RENTRE CHEZ MOI, JE PENSAIS QUE C’ĂTAIT UN TECHNICIEN, C’ĂTAIT UN PROXENETE DEFONCĂ MAIS JE PLEURE PARCE QUE JE PRĂFĂRE LE CAFĂ.
@Lorien_Angmar: Le technicien qui Ă©tait restĂ© (le saint homme) vient Ă ma rescousse en leur disant : “Bah c’est normal qu’elle soit choquĂ©e quand mĂȘme.” Et le flic me dit : “Je comprends. En plus on le connaĂźt, ça faisait un moment qu’on cherchait Ă l’arrĂȘter, mais on avait du mal Ă le coincer.”
@Lorien_Angmar: C’est pour ça qu’ils l’ont embarquĂ© directement. Et lĂ , on va faire une parenthĂšse, mais si j’Ă©tais un proxĂ©nĂšte, et que je m’Ă©tais fait coincer par hasard dans un moment de dĂ©fonce parce qu’une connasse laisse sa porte ouverte, j’aurais eu le seum.
@Lorien_Angmar: VoilĂ . En vrai j’en rigole avec vous, mais pendant des mois j’ai eu peur de rentrer, et de retrouver le gars devant chez moi qui m’attendait pour se venger. C’est jamais arrivĂ©, et maintenant osef j’ai dĂ©mĂ©nagĂ©.
@Lorien_Angmar: Tout ça pour vous dire que si lundi prochain, le technicien se pointe avec un pote, il a intĂ©rĂȘt Ă me prĂ©senter un extrait de son casier judiciaire avant de rentrer chez moi. VoilĂ . C’Ă©tait l’histoire de ma vie.